A eux seuls, les véhicules légers – voitures et véhicules utilitaires – sont à l’origine de plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) nationales (53 % des émissions des transports sont dues aux voitures et 15 % aux VUL en 2021). La transition de la mobilité routière vers des motorisations zéro émission constitue ainsi un levier majeur pour décarboner les transports, qui sont à l’origine de 31 % des émissions de GES nationales.
La transition énergétique de l’automobile vers la motorisation électrique est enclenchée : avec 16 % de parts de marché en France en 2021 et 21 % à l’échelle européenne, les ventes de véhicules légers électriques à batterie et hybrides rechargeables neufs connaissent une véritable inflexion depuis 2020. Cette dynamique est poussée par l’Union européenne : la loi sur le climat de 2021 porte l’ambition d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, et les textes du paquet Fit for 55 en discussion précisent la réglementation qui va encadrer les efforts des États membres pour les prochaines années.
Mais cette transition pourrait être limitée en France si les décideurs publics, qui ont fait le choix de développer l’électromobilité, ne parviennent pas à surmonter plusieurs obstacles en accompagnement des efforts des industriels. Au-delà de l’inflexion très récente de la vente des véhicules neufs, on ne compte que 2 % de véhicules électriques dans le parc français au 1er janvier 2022. En effet, malgré d’inédites aides à l’achat (bonus écologique et prime à la conversion) les véhicules sont encore trop chers par rapport à leurs équivalents thermiques. L’effort d’équipement du réseau en infrastructures de recharge ouvertes au public, équipement crucial pour compenser la faiblesse de l’autonomie des batteries actuellement disponibles sur le marché (350 km en moyenne), doit être amplifié avec détermination pour convaincre les conducteurs de changer de véhicule. La mise en œuvre des zones à faibles émissions dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants nécessite d’assurer l’équipement des logements collectifs urbains en bornes de recharge.
Les défis d’une politique de développement de l’électromobilité appellent ainsi une démarche globale qui intègre la complexité de l’écosystème de la mobilité routière, des constructeurs automobiles aux gestionnaires des réseaux d’infrastructures, en y intégrant les acteurs de la production et de la distribution d’électricité, comme les acteurs du logement et de l’aménagement urbain.
TDIE partage un document de travail réalisé dans le cadre de la préparation de sa plate-forme présidentielle 2022. Sous le titre « Développement de l’électromobilité des véhicules légers : un levier majeur pour décarboner les déplacements », ce document propose un état des lieux des aspects réglementaires et des initiatives des différents acteurs concernés en articulant les trois échelles d’orientation, de décision et d’action – européenne, nationale, territoriale.
A l’heure de l’ouverture d’un nouveau cycle de décisions politiques en France, ce document de travail donne accès aux principales définitions et notions à connaitre pour comprendre les défis d’une politique de développement de l’électromobilité. La première partie rappelle les origines d’une dynamique engagée depuis deux décennies à travers l’articulation entre les orientations européennes et les initiatives nationales. La deuxième partie montre comment les freins à la transition des motorisations vers l’électrique à batterie sont abordés par les acteurs publics (dont notamment les collectivités territoriales). Un glossaire propose une définition succincte des principaux outils, acteurs ou notions mobilisés dans ce nouvel écosystème.