La France a nettement progressé ces dernières années en matière d’aménagements cyclables. Sous l’impulsion notamment de la société civile, les recommandations nationales et les standards des collectivités sont revus à la hausse. Les réalisations sur le terrain sont de plus en plus qualitatives, et les résultats sont là. Les cyclistes n’ont jamais été aussi nombreux·ses sur les pistes cyclables des villes françaises.
Les pistes cyclables ne sont pas le seul levier pour augmenter la pratique du vélo. Il en existe un autre, très puissant, mais aujourd’hui largement sous-développé : l’intermodalité entre le vélo et le train. Tout le monde n’a pas la possibilité de réaliser l’intégralité de son trajet à vélo, que ce soit pour des raisons de distance ou de multiplication des déplacements dans une même journée. Dans ce cas-là, l’option encore trop souvent privilégiée est la voiture individuelle.
Une combinaison efficace entre le vélo et le train est pourtant une alternative crédible et souhaitable pour favoriser l’essor de transports décarbonés à un coût raisonnable pour les usager·ères.
Le potentiel est là. Près de deux Français·es sur trois habitent à moins de 20 minutes à vélo d’une gare1. Ce temps de parcours se réduit encore plus dans les grandes métropoles, et notamment dans le Grand Paris où 98% des habitant·es seront à moins de 2 km (moins de 10 minutes à vélo) d’une gare à la livraison du métro Grand Paris Express2.
Le stationnement, indispensable à la réussite de l’intermodalité
Deux éléments sont indispensables pour que l’intermodalité vélo-train fonctionne et que l’on puisse en tirer tous les bénéfices : un réseau cyclable sécurisé pour se rendre à la gare et la présence massive de stationnement vélo en gare.
Nous nous focalisons dans ces pages sur le stationnement vélo en gare. Imaginez : vous arrivez à vélo dans une gare où il n'y a pas une seule place de stationnement. Vous allez peut-être accrocher votre vélo à un poteau ou un autre élément de mobilier urbain, s’ils existent et s’ils sont libres. À l'avenir, vous renoncerez probablement à vous rendre en vélo à la gare, parce qu'attacher son vélo sur du mobilier qui n'est pas conçu pour est à la fois compliqué et inconfortable, en plus d'être passible d'une amende. La présence de simples arceaux changerait la donne : vous pourriez alors attacher votre vélo en toute légalité sans gêner les passant·es.
Une offre de stationnement vélo en gare augmente l’accessibilité de la gare et contribue à un report modal vers le vélo et le train. Selon une étude de l’Ademe, les bénéficiaires du stationnement vélo en gare réduisent leurs trajets en voiture de 306 kilomètres par mois3.
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